Aide à domicile : confronté à une pénurie de personnel, le secteur s'attend à un été "compliqué"
La Fédération d’employeurs Fédésap, spécialisée dans les services d’aide à la personne, estime que 25 000 aides à domicile vont manquer. Entre pénurie de personnel et congés à prendre, la situation risque d'être délicate au cœur de l'été.
Après deux années de travail épuisantes, Dalila Kenzari a décidé de prendre ses vacances au mois d'août, cet été. Du coup, pour la remplacer, il va falloir trouver des aides à domicile à Lyon. Au quotidien, elle s'occupe de personnes très handicapées, alitées chez elles et parfois atteintes d'Alzheimer. "C'est compliqué de trouver du personnel pour le mois d’août, reconnaît Dalila Kenzari. Les moments de tension les plus importants restent les week-ends et les soirs. On essaye de voir les familles, de travailler en équipe, de demander à une infirmière de passer si on n’arrive pas, malgré tout, à trouver quelqu’un."
Un service probablement dégradé
Même si le souhait du gouvernement est de permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à domicile, Élisabteh Borne l'a dailleurs rappelé mercredi 6 juillet dans son discours de politique générale, dans les faits la situation est plus complexe. À l'image de nombreux secteurs, la pénurie de personnel touche également celui des aides à domicile. Ces auxiliaires qui viennent chez les personnes âgées ou handicapées les aider à faire leur toilette le matin, qui font leur ménage ou encore leurs courses. La période estivale, avec les congés à prendre, renforce les difficultés.
Selon la Fédération d’employeurs Fédésap, spécialisée dans les services d’aide à la personne, 25 000 aides à domicile vont manquer. Sans proche ou famille disponible, les personnes âgées ou handicapées risquent de ne bénéficier que d'un service dégradé, "quelqu’un qui devait avoir deux ou trois passages dans la journée, n’en aura peut-être qu’un seul, regrette Amir Reza-Tofighi, président de la Fédésap. Mais au moins on permettra au maximum de personnes de rester à domicile." Et si malgré tous les efforts possibles la situation devient trop délicate, "les personnes qui n’ont pas d’accompagnement à domicile ne pourront pas rester à domicile." Les hôpitaux devront dans ce cas prendre le relais.
Les employeurs du secteur demandent à l'État et aux départements une revalorisation des salaires, afin de rendre le métier plus attractif.
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